Le 8 mai 2024, une élève de seconde bac professionnel Métiers de la relation client a représenté le lycée Baudelaire lors de cette cérémonie patriotique : Ketsia Thibault. La première adjointe au Maire était présente en la personne d’Emmanuelle Vielpeau, de même que Corinne Ponot-Roger, Maire adjointe aux Affaires sociales, à la famille, aux Espaces sociaux, à l’Aide aux victimes et à la Réussite éducative. Hamida Rezeg, déléguée spéciale au Tourisme, représentait la Présidente du Conseil Régional, Valérie Pécresse. Jean-François Parigi, Président du Conseil Départemental, était également présent. De nombreux dirigeants des associations d’anciens combattants assistaient à cette manifestation : on peut citer le Président du Comité d’entente, Patrick Grondin, et le Président de la Société des Membres de la Légion d’Honneur de Meaux, Jean Bernini. Les représentants des principaux cultes assistaient également à cette cérémonie.
Le chef du protocole a cédé la parole à Ketsia Thibault qui a lu le texte suivant.
Testament de Charles Bonafedi.
Il avait dix-sept ans quand l’ennemi vint occuper son village, en novembre 1942. Il entre dans la Résistance, est fait prisonnier et part, enchaîné, vers le lointain exil. Du camp de déportation, il s’évade et, le 25 août 1944, il envoie en Corse ce message :
« Mes très chers parents, Je vous écris à tout hasard car je ne sais si ma lettre vous parviendra. Enfin, vous saurez qu’avant de partir j’ai pensé à vous. Demain à une heure de l’après-midi, je pars… Ici une ressource s’offre à moi : ne pouvant combattre aux côtés des Français, je vais rejoindre les patriotes slaves.
Si vous restez longtemps sans nouvelles de moi ne désespérez pas car s’il m’arrivait malheur vous seriez prévenus ; mais si cela arrivait ne me pleurez pas, je serai mort en tâchant de faire mon devoir.
J’ai vu, papa, les sacrifices que tu as consentis pour m’envoyer à l’école. Si je vais combattre c’est pour que d’autres papas n’aient pas besoin de se saigner pour élever leurs enfants, c’est pour que tout le monde travaille dans un monde de paix et de prospérité.
Si je tombe, d’autres resteront qui finiront notre œuvre. Maman, ne te fais pas de mauvais sang. Ton fils, vois-tu, va lutter pour que les autres mamans qui viendront n’aient plus peur pour leurs gosses. Sois courageuse comme j’essaie de l’être en ce moment : je ne veux pas pleurer, non, c’est mon devoir que je vais faire.
Paulo, toi mon frère, n’abandonne pas papa et maman. Console maman, surtout. Tâche de lui faire comprendre que je devais faire cela.
Embrassez tous nos parents et saluez tous les camarades et les voisins. J’ai le ferme espoir de retourner et alors nous pourrons faire la fête.
Courage tous ! Si vous recevez la nouvelle de ma mort, plantez une croix à côté de la tombe de Jules Mondoloni. Si je ne reviens pas, sachez que ma dernière pensée aura été pour vous et pour la cause. Je vous embrasse de tout mon cœur. Votre fils qui pensera toujours à vous ».
Emanuelle Vielpeau a pris la parole en prononçant un discours très émouvant dont la clé de voûte était le devoir de mémoire.
Le sous-préfet de Meaux, Nicolas Honoré, a lu un texte au nom du Ministre des Armées et de la Secrétaire d’État auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire.
Il convient de noter la présence de nombreux porte-drapeaux ainsi que de jeunes sapeurs-pompiers volontaires dont Nolan Lepetit, élève en terminale bac pro Métiers de la sécurité au lycée Charles Baudelaire.
Article rédigé par Sébastien Lucarelli, professeur de lettres-histoire et référent culture du lycée professionnel Charles Baudelaire à Meaux