Dans le cadre d’un partenariat avec le Mémorial de la Shoah et la Région Île-de-France, des élèves du lycée Baudelaire d’une classe de seconde bac pro Métiers de la Sécurité ont eu le privilège de se rendre au camp d’Auschwitz-Birkenau le jeudi 30 novembre 2023. Ils étaient encadrés par Sébastien Lucarelli, professeur de lettres-histoire et référent culture du lycée, et trois autres professeurs, Maxime Potignat, Robin Philippe et Laura Prieur.
Afin de préparer ce voyage d’étude, les élèves avaient été conviés à se rendre au Mémorial de la Shoah à Paris le mardi 7 novembre 2023. Ils avaient été accueillis par une conférencière qui a évoqué les 76 000 déportés juifs français dont beaucoup appartenaient à une même famille. Elle a montré aux élèves le mur sur lequel sont inscrits les noms des personnes déportées.
La conférencière a tenu à leur préciser pourquoi les nazis s’en étaient pris aux Juifs.
En arrivant à l’entrée du camp, le jeudi 30 novembre 2023, les élèves sont accompagnés par deux guides, un Français et une Polonaise. Hamida Rezeg, Déléguée spéciale au Tourisme au Conseil Régional d’Île-de-France et Alexandra Szpiner, conseillère régionale, étaient également du voyage.
Les guides ont rappelé que le camp était divisé en trois ensembles : le camp Auschwitz I, le camp de concentration ; le camp Auschwitz II-Birkenau – qui était un camp de travail et un centre de mise à mort ; et le camp Auschwitz III-Monowit qui était un camp de travail au service de l’industrie allemande.
Au début de la visite, les élèves se trouvent à l’endroit du débarquement des convois.
Une sélection était mise en place : ceux qui étaient jugés aptes pour le travail et ceux qui étaient exterminés immédiatement, c’est-à-dire les enfants, les femmes et les personnes âgées. À moins de 14 ans, les enfants étaient emmenés directement à la chambre à gaz. Le groupe des élèves Meldois a parcouru le même chemin suivi par les déportés vers les chambres à gaz.
Les élèves étaient bouleversés en face des ruines d’un four crématoire conçu pour brûler de nombreux cadavres à la fois. La guide a indiqué aux élèves comment les nazis exterminaient les Juifs : ils étaient tués en 20 minutes puis déplacés dans un monte-charge, avant d’être jetés dans le four crématoire. Ces bâtiments ont été détruits par les nazis pour effacer les traces de leur forfait. L’une des deux guides a rappelé aux élèves la définition d’un génocide : extermination massive et systématique de tout un peuple selon des critères ethniques et religieux.
Tous les effets personnels des prisonniers étaient confisqués dès leur arrivée au camp.
À la mi-journée, une minute de silence a été observée par l’intégralité des lycéens à la demande du responsable du voyage, Mathias Orjekh, devant une plaque commémorative inaugurée en 1967 à la mémoire des victimes de la barbarie nazie. Hamida Rezeg et Alexandra Szpiner ont prononcé des discours poignants face à 160 personnes émues aux larmes. La lutte contre l’antisémitisme était une préoccupation commune des deux élues en raison d’un contexte international inquiétant.
L’après-midi, la visite s’est poursuivie.
Les élèves et leurs accompagnateurs ont été très éprouvés par la suite de la visite, notamment en observant des cheveux accumulés derrière une vitrine à la suite de l’assassinat de 44 000 femmes. Ils ont également pu observer les 85 000 chaussures et les 4000 valises retirées aux déportés.
Les élèves ont pu voir le pavillon français et le rappel des 11 000 enfants déportés dans ce camp. Pas un survivant n’a pu échapper à cet enfer. L’évocation du sort tragique de la colonie des enfants d’Izieu a plongé les jeunes dans l’effroi.
Le guide français a rappelé qu’un peu plus d’un million de personnes avaient été exterminées à Auschwitz et a achevé son récit en évoquant le convoi 71. Marceline Loridan-Ivens et Simone Jacob [future Simone Veil] en faisaient partie.
Les organisateurs ont souligné le comportement exemplaire observé par les élèves lors de cette journée intense en émotions. En ces temps de résurgence de l’antisémitisme, ce voyage de mémoire s’avère plus que jamais indispensable.
Article rédigé par Sébastien LUCARELLI, professeur de lettres-histoire et référent culture du lycée BAUDELAIRE